À tous les lecteur-rice-s du Canada ou à ceux et celles qui voyagent au Canada, cet article peut vous intéresser !
Oubliez la course spatiale entre les États-Unis, la Chine, la Russie et oui, même l’Inde. La véritable course qui intéresse les consommateurs à l’heure actuelle est de savoir qui fournira l’Internet à large bande par satellite. Dans cette course, Starlink de SpaceX a une longueur avance, mais le battage médiatique et le marketing vont-ils plus loin que la réalité ?
Starlink et la course au haut débit en orbite basse
Avez-vous versé un acompte pour le service Starlink ? Avez-vous reçu votre invitation à commander « Dishy » ? Pour certains, l’attente ne se mesure pas en semaines, mais en mois.
Pour les clients nord-américains, la course se joue entre Starlink, Kuiper d’Amazon, OneWeb et, dans une moindre mesure, Telesat. Telesat ne vendra pas directement aux consommateurs, mais aux fournisseurs de services Internet dans les régions reculées qui revendront ensuite le service.
SpaceX a près de 1400 satellites Starlink actifs en orbite. OneWeb en a 182, tandis que Telesat a 1 satellite de démonstration, et Kuiper n’en a aucun. Bien que SpaceX ait l’avantage du « premier arrivé », ils ne peuvent pas ignorer OneWeb ou Amazon. J’en parlerai davantage dans un prochain article.
Plus tôt cette année, SpaceX a commencé à accepter les dépôts des Canadiens, en partie pour bâtir sur leur avantage de premier arrivant et pour persuader les clients d’attendre pour le service. Et cela fonctionne. Le problème, c’est que l’accès au service bêta est encore limité et le restera jusqu’à ce que SpaceX obtienne la construction et l’approbation de ses stations terrestres au Canada.
Des stations terrestres : quel avantage pour OneWeb ??
Bien que SpaceX ait dit que le service sortira de la phase bêta plus tard dans l’année, comment cela fonctionnera-t-il au Canada ? L’entreprise n’a toujours pas de stations terrestres approuvées au Canada, à part son site expérimental à Terre-Neuve. Cela limite sérieusement la disponibilité du service. Que se passera-t-il lorsque la phase bêta sera levée aux États-Unis et que les stations terrestres qui y sont basées et qui desservent les Canadiens verront un pic de demande de la part des clients locaux ?
Pour faire approuver une station terrestre au Canada, le processus peut être payant et lent. Cela est dû en partie à des règlements désuets et à un manque chronique de personnel dans les divisions liées à l’espace dans le ministère de l’Innovation, de la Science et du Développement économique (ISED) et dans celui des Affaires mondiales du Canada.
Les utilisateurs de Starlink scrutent continuellement la liste des services de stations terrestres par satellite de l’ISED pour voir si de nouvelles stations terrestres Starlink apparaissent. Le fichier zip CSV est mis à jour une fois par mois. Aux États-Unis, les mises à jour des stations terrestres approuvées sont presque quotidiennes ! Nous voyons également des stations terrestres approuvées assez rapidement en Australie, en Allemagne et ailleurs.
En ce qui concerne OneWeb, ont-ils un avantage sur le front des stations terrestres ? Selon leur site Web, ils s’attendent à ce que des stations terrestres soient actives au Canada d’ici la fin de l’année. Et comme ils cherchent tout d’abord à offrir un service dans la région arctique du Canada, il est possible qu’ils utilisent l’installation de la station satellite d’Inuvik, propriété du gouvernement. Cela pourrait accélérer leur service.
Une partie du problème au Canada n’a rien à voir avec les fournisseurs de services commerciaux. En termes simples, le Canada est à la traîne en ce qui concerne les approbations de stations terrestres.
Pauvre Québec
Je suis entré récemment en contact avec Starlink pour des questions que les utilisateurs posent constamment, notamment : quand les résidents du Québec auront-ils accès au service ? Starlink a refusé de répondre, si ce n’est pour réitérer que le service était en version bêta et qu’ils travaillaient à son expansion dans d’autres régions. Réponse très générique.
L’ISED a approuvé le service Starlink au Canada, ce n’est donc pas un problème. Quant aux stations terrestres, il y en a quatre très proches qui couvrent les régions du sud du Québec : deux dans le Maine, une dans le Vermont et une dans l’état de New York. Ce n’est donc pas un problème. SpaceX ne veut pas dire s’ils ont demandé des stations terrestres au Canada.
La langue est-elle un problème ? Probablement, bien que SpaceX, une fois de plus, reste silencieux. Le site Web et l’application de Starlink sont en anglais, mais la notice réglementaire qui accompagne la parabole est bilingue.
En février, les régulateurs en France ont approuvé le service Starlink. Le site web Starlink, uniquement en anglais, accepte dès maintenant les dépôts des clients français pour une disponibilité du service « entre le milieu et la fin de 2021 ». Avec Starlink qui sera en ligne dans les prochains mois en France, et si la langue est « le problème » pour le Québec, alors vous pourriez vous attendre à ce que le Québec soit finalement en mesure d’obtenir le service plus tard cette année.
L’expérience de la Première Nation Pikangikum
Dans le cadre de leur réponse à ma demande, Starlink m’a envoyé un lien vers la vidéo suivante qui démontre ce que leur service signifie pour ceux qui vivent dans des endroits reculés et ruraux. Pour le peuple de la Première Nation de Pikangikum, le service Starlink change la donne.
C’est un rappel de ce qui est en jeu pour de nombreuses communautés isolées. Ceux qui attendent le service doivent être patients. SpaceX, OneWeb, Amazon et Telesat devraient tous finir par avoir la capacité de desservir ceux qui veulent leur service.
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